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DROIT ADMINISTRATIF

Droits sociaux

Les contentieux sociaux sont définis comme ceux qui concernent les prestations, allocations ou droits attribués au titre de l’aide ou de l’action sociale.

Ils recoupent des aides très diverses qui vont du revenu de solidarité active (RSA), au droit au logement opposable (DALO) en passant par l’allocation aux adultes handicapés (AAH).

Les dossiers qui entrent dans le champ des contentieux sociaux font l’objet d’une procédure spécifique devant le tribunal administratif.

Ils sont, dans leur grande majorité, jugés par un juge statuant seul, sont parfois dispensés d’audience et les jugements rendus sont souvent insusceptibles d’appel devant la cour administrative d’appel.

Le droit à l’aide social est complexe et est réparti entre les 2 ordres juridictionnels : le juge administratif (RSA et DALO notamment) et le juge judiciaire (AAH notamment).

Le contentieux du revenu de solidarité active (RSA)

Quelles sont les conditions pour avoir droit au revenu de solidarité active (RSA) ?

Toute personne qui souhaite bénéficier du droit au revenu de solidarité active (RSA) doit remplir les conditions suivantes :

  • Être âgée de plus de 25 ans (sauf si elle assume la charge d’un ou plusieurs enfants ou si elle a exercé une activité professionnelle d’un certain volume au cours des 3 années précédant la demande, dans ces cas la condition d’âge est fixée à 18 ans)
  • Résider de façon stable et effective en France : la durée des séjours hors de France ne doit pas excéder 3 mois par an. Cette condition s’applique aussi bien aux ressortissants français qu’aux ressortissants étrangers (pour ces derniers, le droit au revenu de solidarité active (RSA) n’est ouvert que s’ils justifient bénéficier d’un titre de séjour les autorisant à travailler depuis au moins 5 ans)
  • Justifier que les revenus de son foyer sont inférieurs à un certain seuil : en pratique cette condition est très souvent à l’origine de contentieux dans la mesure où les modalités de calcul des revenus du demandeur sont complexes.


Ces conditions ne sont pas exhaustives. En fonction de la situation du demandeur (travailleur indépendant par exemple), les conditions d’ouverture du droit au revenu de solidarité active (RSA) peuvent varier.

Qui est compétent pour accorder le droit au revenu de solidarité active (RSA) ?

Le conseil départemental du lieu de résidence du demandeur est l’autorité compétente pour l’attribution du droit au revenu de solidarité active (RSA).

L’organisme payeur est la caisse d’allocation familiale (Caf). C’est auprès de cette caisse que la demande de droit au revenu de solidarité active (RSA) doit être présentée.

Comment contester une décision de refus de droit au revenu de solidarité active (RSA) ?

Toutes les décisions relatives au revenu de solidarité active (RSA), et notamment le refus de droit ou la radiation des droits, doivent être contestées par le biais d’un recours administratif préalable obligatoire (RAPO) devant le président du conseil départemental du lieu de résidence.

Ce recours doit être formulé dans le délai de 2 mois à compter de la notification de la décision litigieuse.

Si cette réclamation préalable est rejetée, l’intéressé peut saisir le tribunal administratif d’un recours contentieux dans le délai de 2 mois.

Les tribunaux administratifs statuent en premier et dernier ressort sur les demandes relatives au revenu de solidarité active (RSA). Leurs jugements ne peuvent donc pas être contestés devant les cours administratives d’appel.

La caisse d’allocation familiale (Caf) peut-elle me demander de rembourser les sommes qui m’ont été versées au titre du revenu de solidarité active (RSA) ?

OUI.

Le remboursement des sommes versées peut être réclamé par la caisse d’allocation familiale (Caf) si à l’issue d’un contrôle effectué par un agent assermenté il apparaît que les sommes ont été trop-versées, c’est-à-dire que vous n’aviez, en réalité, pas droit au versement de l’aide.

Si, l’erreur provient des services de la Caf, les sommes doivent tout de même être remboursées. Dans ce cas de figure, l’administration dispose d’un délai de 2 ans pour agir.

Passé ce délai, même si les sommes vous ont été indument versées, la Caf ne pourra plus exiger leur remboursement.

Si l’erreur de versement est survenue du fait de renseignements erronés que vous avez fournis ou suite à une fraude, le délai de prescription de l’action de la Caf est de 5 ans.

Le recours formulé contre une décision de récupération d’un trop-versé par la Caf, qui doit aussi faire l’objet du RAPO susvisé devant le président du conseil départemental, suspend la procédure de recouvrement.

Le contentieux du droit au logement opposable (DALO)

C’est quoi le droit au logement opposable (DALO) ?

Certaines catégories de personnes qui rencontrent des difficultés pour se loger par leurs propres moyens bénéficient d’un droit au logement opposable (DALO).

Ce droit est garanti par l’État qui a donc une obligation de résultat : celui de trouver un logement adapté à la situation du demandeur.

Qui peut bénéficier du droit au logement opposable (DALO) ?

Plusieurs conditions doivent être remplies par le demandeur pour pouvoir bénéficier du droit au logement opposable (DALO) :

  • Il doit résider sur le territoire français de manière permanente et régulière : tous les étrangers en situation régulière ne bénéficient pas de ce droit. Un arrêté en date du 20 avril 2022 fixe la liste des titres de séjour éligibles au dispositif du droit au logement opposable (DALO).
  • Il ne doit pas être en mesure d’accéder par ses propres moyens à un logement : les délais d’attente anormalement longs, le caractère insalubre du logement actuellement occupé, la faiblesse des ressources, la présence d’enfants à charges ou la présence d’un handicap sont souvent des situations qui ouvrent la reconnaissance du caractère prioritaire de la demande.

Comment faire valoir son droit au logement opposable (DALO) ?

Pour que ce droit au logement opposable (DALO) soit reconnu, il faut, en premier lieu, formuler une demande auprès de la commission de médiation départementale compétente.

En pratique, la saisine de cette commission ne peut intervenir que si la demande de logement social est anormalement longue. Pour certaines catégories de personnes, la saisine de la commission peut intervenir sans délai (personnes sans logement ou dans des locaux insalubres notamment).

Une fois saisie, la commission doit rendre sa décision dans le délai de 3 mois.

A défaut de réponse dans ce délai, la demande de reconnaissance de droit au logement opposable (DALO) est implicitement rejetée.

Si la demande est reconnue prioritaire par la commission, la décision de cette dernière indique les caractéristiques du logement qui doit être proposé.

Le refus de la commission de médiation départementale de reconnaître ma demande comme étant prioritaire est-il attaquable ?

OUI.

Cette décision de refus est attaquable dans les conditions habituelles du droit administratif, c’est-à-dire qu’elle peut faire l’objet, dans le délai de 2 mois à compter de sa notification, d’un recours gracieux devant la commission de médiation départementale ou d’un recours contentieux devant le tribunal administratif.

Comment saisir le juge en cas de non-respect du droit au logement opposable (DALO) ?

Si votre demande de logement a été reconnue prioritaire par la commission de médiation départementale, le préfet compétent dispose d’un délai de 3 mois pour vous proposer un logement adapté à votre situation et à vos besoins (6 mois dans le département des Bouches-du-Rhône).

Si aucune proposition n’est intervenue dans ce délai, ou si les propositions faites étaient inadaptées, vous pouvez saisir le tribunal administratif territorialement compétent d’un recours.

Ce recours, qui est le seul qui peut être introduit et qui est prévu aux dispositions de l’article L441-2-3-1 du code de la construction et de l’habitation, est un recours dérogatoire du droit commun.

Le juge saisi, qui devra statuer dans le délai de 2 mois à compter de sa saine, pourra reconnaître votre droit au logement.

Le cabinet de Maître Brice MICHEL vous assiste, au titre de l’aide juridictionnelle, dans tous vos litiges en vue de faire reconnaître votre droit au logement opposable (DALO).

Le contentieux de l’allocation aux adultes handicapés (AAH)

L’allocation aux adultes handicapés (AAH) permet de garantir un revenu minimum aux personnes handicapées.

Cette prestation sociale est encadrée par des conditions qui tiennent, à la fois, au handicap du demandeur et à sa situation administrative.

Les commissions des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH) des maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) jouent un rôle déterminant dans l’attribution du droit à l’allocation aux personnes handicapées (AAH).

Quelles sont les conditions pour bénéficier de l’allocation aux personnes handicapées (AAH) ?

Plusieurs conditions doivent être remplies par le demandeur qui souhaite obtenir le droit à l’allocation aux personnes handicapées (AAH).

On distingue en pratique 2 catégories de conditions : celles liées à la situation administrative du demandeur et celles liées à son handicap.

  • Les conditions liées à la situation administrative. Le demandeur qui souhaite obtenir le versement de l’allocation aux personnes handicapées (AAH) doit
    • Être âgé d’au moins 20 ans (l’attribution peut toutefois intervenir à partir de 16 ans dans certains cas) et ne pas avoir atteint l’âge de la retraite
    • Résider régulièrement en France
    • Ne pas avoir des ressources supérieures à un plafond qui change en fonction de la situation.
  • Les conditions liées au handicap. Les personnes handicapées dont le taux d’incapacité permanente a été fixé à :
    • Au moins 80 % bénéficient du droit au versement de l’allocation aux personnes handicapées (AAH) ;
    • Il en va de même pour les personnes dont le taux d’incapacité permanente est fixé entre 50 % et 79 % à condition que ces dernières démontrent présenter une restriction substantielle et durable pour l’accès à l’emploi (RSDAE).


Ces taux d’incapacité susvisés sont appréciés à la lumière du guide barème pour l’évaluation des déficiences et des incapacités prévu par l’annexe 2-4 du code de l’action sociale et des familles.

Comment est attribuée l’allocation aux personnes handicapées (AAH) ?

L’attribution de l’allocation aux personnes handicapées (AAH) se fait en deux étapes :

  • Dans un premier temps, la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH) de la maison départementale des personnes handicapées (MDPH) évalue l’état de handicap du demandeur et fixe le taux d’incapacité permanente. C’est également cette commission qui aura pour mission, en cas de taux d’incapacité comprise entre 50 % et 79, de déterminer si le demandeur présente une restriction substantielle et durable pour l’accès à l’emploi (RSDAE).
  • Dans un second temps, l’organisme payeur, la caisse d’allocations familiales (Caf), vérifie que les conditions relatives à la situation administrative sont bien remplies.


L’allocation aux personnes handicapées (AAH) est attribuée pour une période pouvant aller de 1 à 10 ans.

Si dans le délai de 4 mois à compter de sa notification, la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH) n’a pas statué sur votre demande, cette dernière est implicitement rejetée.

Puis-je contester le refus de faire droit à ma demande d’allocation aux personnes handicapées (AAH) ?

OUI.

Si vous contestez la décision de la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH) de la maison départementale des personnes handicapées (MDPH), et notamment le taux retenu d’incapacité permanente ou l’absence de restriction substantielle et durable pour l’accès à l’emploi (RSDAE), vous pouvez former un recours contre cette décision.

Avant toute saisine du juge, vous devez former un recours administratif préalable obligatoire (RAPO) devant la maison départementale des personnes handicapées (MDPH) dans le délai de deux mois à compter du refus de la commission.

A défaut de réponse de la maison départementale des personnes handicapées (MDPH) dans le délai de 2 mois, le recours administratif préalable obligatoire (RAPO) est implicitement rejeté.

Le demandeur dispose, à compter de la décision implicite ou explicite de son recours, d’un nouveau délai de 2 mois pour saisir le juge.

Le juge compétent en matière d’allocation aux personnes handicapées (AAH) est le Pôle Social du tribunal judiciaire territorialement compétent.

Le cabinet de Maître Brice MICHEL vous assiste et vous représente dans vos recours tendant à faire reconnaître votre droit au bénéfice du revenu de solidarité active (RSA), du droit au logement opposable (DALO) et de l’allocation aux personnes handicapées (AAH).

N’hésitez pas à prendre attache avec lui pour faire valoir vos droits.

"Vos questions, nos réponses dans le domaine du droit administratif."